Sacha Wasi. Habitation unifamiliale. 2014.

La seconde mission s’est déroulée dans la communauté de Sacha Wasi dans la forêt amazonienne. Ancestralement, les populations vivant dans la forêt construisaient leur habitat avec des matériaux présent dans la forêt. En parcourant celle-ci j’ai été interpellé par le nombre d’habitations en béton et en tôle. L’utilisation des ce matériaux a un impact sur le paysage ; Fréderic Bonnet a développé l’idée de responsabilité du petit sur le grand en considérant le béton non pas en tant que matière mais en tant qu’élément faisant partie d’un tout. J’ai alors pris conscience de l’importance du choix du matériau. Cependant il ne faut pas s’arrêter là et replacé le phénomène dans son contexte. Tout comme Fréderic Bonnet avec l’architecture des milieux introduit la notion de limite de ressource, pour moi la limite que je dois prendre en considération est la limite culturelle : les habitants souhaitent une vie plus moderne. Il y a un changement culturel. Ceci explique l’utilisation du béton et de la tôle, à la place des matériaux traditionnels. La communauté de Sacha Wasi, en développant le tourisme, tend à conserver l’habitat traditionnel qui implique des savoir-faire particulier. Je me suis alors demander comment faire adhérer les communautés aux alentours de Sacha Wasi à privilégier l’utilisation de matériaux présents dans la forêt qui sont porteur de valeurs liants le biologique et le culturel. Ce lien permet, comme l’a développé Levis Strauss, la différentiation et l’identité des populations vivant dans la forêt amazonienne, et permet ainsi la richesse de chacune d’elles. En participant à la construction d’un habitat unifamilial à Sacha Wasi et en effectuant des recherches sur ce type d’habitat, j’ai constaté les problèmes que cet habitat traditionnel pouvait poser et j’ai trouvé des solutions pour satisfaire les aspirations modernes des habitants. Cependant, tout comme dans le cas de la terre, je me suis demandé si l’utilisation de matériaux moins durable que le béton ne pouvait être un frein à leur utilisation. Pour convaincre la population il m’est alors apparut intéressant de croiser les matériaux traditionnels avec un matériau moderne. La troisième mission m’a permis d’enrichir cette réflexion.